Jésus chassant les marchands du Temple, d'après Jean Jouvenet

Partez à la découverte d'une iconographie de Jésus très prisée jusqu'au XVIIIe siècle.

Présentation de l'oeuvre

D’après Jean Jouvenet (1644-1717), Jésus chassant les marchands du Temple, vers 1706. Huile sur toile, 150 x 238 cm. Château de Maisons (Maisons-Laffitte
© Pascal Lemaître / Centre des monuments nationaux

[se reporter à la notice sur Le repas chez Simon pour éléments biographiques]

En 1706, Jean Jouvenet expose quatre tableaux monumentaux dans l’église Saint-Martin-des-Champs : Les marchands chassés du temple, La résurrection de Lazare, La pêche miraculeuse et Le repas chez Simon. Jouvenet est alors l’un des peintres religieux les plus célèbres de son époque.

Le tableau conservé au château de Maisons est une copie de format réduit du tableau original conservé au musée des beaux-arts de Lyon. Ces versions ont probablement été exécutées à partir des cartons de tapisserie. Louis XIV a en effet tellement apprécié ces œuvres qu’il demande à ce qu'elles soient également réalisées sous forme de tapisserie. Le modèle est même de nouveau repris au milieu du XVIII^e siècle afin de réaliser de nouvelles tapisseries par manufacture royale des Gobelins.

Ses puissantes et démonstratives compositions sont aussi largement diffusées par l’estampe, assurant le grand succès de son œuvre auprès de ses contemporains. Le graveur Gaspard Duchange, contemporain de Jouvenet, rend peut-être le mieux au burin le moelleux du peintre, livre les estampes du Repas chez Simon et de Jésus chassant les marchands du Temple. Les deux autres tableaux de St.-Martin-des-Champs sont reproduits par le graveur Audran.

L’art de Jouvenet est celui du dessin, précis et naturaliste, particulièrement notable dans le réalisme des animaux, mais aussi dans le rendu des formes anatomiques des deux personnages du premier plan à senestre. Jean Jouvenet, quoique formé à l’école de Poussin et de Le Brun, n’est pas insensibles au coloris comme le montre ce tableau. L’intensité des couleurs est ici organisée à partir du jeu des contrastes répétés entre les bleus et les rouges. En suivant du reste la ligne des notations bleues, c’est tout le tableau qui est parcouru, débouchant soit sur les lointains, soit sur les tuniques des deux hommes luttant avec un bœuf.